Dissexion
J'aime beaucoup le mot sexe. Il renferme phonétiquement tous les paradoxes de ce qu'il signifie. Déjà le sifflement du S. On entend le serpent de la genèse qui tente de corrompre ève. On est, dès la première lettre, installé dans le registre du péché, de l'interdit, donc de l'excitant. Ensuite arrive la douceur du "è", avec ses images rustiques et tendres : le cri de l'agneau, la sève, les baies, l'ébène, l'aubaine. C'est aussi la terminaison du conditionnel, le temps de ce qui est possible, mais que la réalité n'a pas eu le loisir de salir, "on dirait que je serais le papa et que tu serais la maman et qu’on aurait une grande maison". Enfin, la violence du X. Le coup de fouet final. En trois lettres, on concentre un univers d'interdit, de tendresse et de brutalité. |